Rennes. Le jour de ses 40 ans, il découvre que son morceau préféré ne passe plus que sur Nostalgie
« Quand on voit quelqu’un bouger son petit cul bien moulé sur du Zouk machine, on sait très bien que c’est Guilhèm qui ne peut s’empêcher de se trémousser sur une rythmique endiablée » rappelle un passant.
Guilhèm Tauppier est un mélomane bien connu de Rennes et reste une référence incontournable, notamment lorsqu’on a besoin d’une programmation d’un concert Jazz-fusion-hiphop lyrique. « Guilhèm ? Je ne peux rien programmer sans lui » avoue l’organisatrice d’un festival bien connu en centre-bretagne « C’est pas compliqué, si Guilhèm ne me donne pas son accord pour tel ou tel groupe. Je ne le programme pas. C’est quand même lui qui a révélé le duo Larusso-Michel Sardou en 1998 et lancé la mode du henné sur l’aine gauche de la jambe. Je peux te dire qu’il y a pas un after où on ne danse pas sur les lacs du Connerama. Et ça, sans Guilhèm, nos soirées auraient été bien ternes »
Malheureusement Guilhèm est comme tout le monde, malgré un corps de rêve et les plus beaux yeux bleus-verts de la Daltonie du sud, il vieillit et découvre que ses goûts musicaux ne sont plus trop à jour par rapport au reste de la société. « Autant je sais apporter un renouveau à la culture musicale franglophone, autant je reste certain que personne ne pourra un jour dépasser le talent présent dans le morceau « Je te survivrai » de Michel Drucker. Un tel rapport qualité-prix reste indéniable pour les années 90. »
Aujourd’hui, jour de ses 40 ans, Guilhèm cherche inexorablement son morceau préféré sur les ondes de la FM. « J’ai passé 3 heures dans ma voiture a recherché « La danse des pingouins manchots » de Francis Fort. C’est ce morceau qui lança ma carrière lors du festival des bouts de chandelles de Daon en 2003. Je vois encore le responsable des bénévoles me dire « Mec, t’as une oreille absolut. Passe moi la Vodka c’est dingue. Tu feras carrière c’est sûr ». Malheureusement, seule la radio Nostalgie passe encore le morceau. C’est un drame à la fois culturel et corporel. Mais je ne sais que je saurai rebondir face à ce drame. »
Bien que choqué, Guilhèm ne compte pas abandonner sa carrière pour autant. 40 ans. « C’est des épreuves de vie, des moments difficiles. Ce morceau que tout le monde semble oublier, moi, je ne l’oublierai pas, et l’important dans la vie, c’est de se souvenir de ça. 40 ans, c’est pas le début de la fin, c’est juste la fin du début ! »