Évron. Après 17 ans de carrière, une professeure de musique obtient enfin une demande de RDV pour la rencontre parents-professeurs

C’est une petite victoire pour Catherine Mingé, professeure d’éducation musicale au collège Paul Lanjou d’Évron en Mayenne. Elle avait dû subir pas moins de 17 rencontres de parents professeurs sans le moindre rendez-vous. Mais cette année est un petit miracle pour elle, car des parents d’une élève de Troisième ont décidé de rencontrer la professeure qui se sentait un peu délaissée. zQuand elle m’a ramené le papier pour le rendez-vous professeurs, j’ai cru à une erreur, mais non ! C’était bien un rendez-vous à mon nom. Et le pire c’est que ce n’était pas la seule, plusieurs se sont enchainés. J’ai versé une larme de joie, forcément…. »

Continuer les vocalises malgré la puberté

Catherine, ivre de joie

Et oui, sur les 156 élèves que l’enseignante a en classe, pas moins de 150 parents d’élèves ont répondu présents. Une joie pour ce professeur qui n’avait jusqu’ici jamais eu la possibilité d’expliquer à leurs parents les joies de la flute (qui n’est plus au programme depuis 10 ans au moins NDLR) ou pour quoi l’élève devait continuer à s’entrainer à chanter à la maison malgré sa mue précoce en Cinquième. « Je ne sais même pas comment on va s’organiser. Dois-je parler d’abord des notes ou des compétences ? Leur expliquer la nécessité de suivre une progression. J’ai passé des heures à préparer cette réunion, mais ça vaut le coup. Je vais enfin pouvoir me vanter auprès de mon collègue de lettres modernes, Monsieur Lofficier, qui se plaignaient de voir beaucoup trop de parents, tous plus dyslexiques que leur propre enfant et qui lui affirment que de toute façon pour être plombier-chauffagiste, suffit juste de savoir rédiger des « deux vies ». »

Côté direction, on se félicite de la motivation des parents pour la discipline et le suivi scolaire dans toutes les matières. Jean-Michel Moimède, principal adjoint du collège, est même ravi. « Je ne m’y attendais pas du tout. Et c’est une chance, car à cause des restrictions budgétaires, on avait d’ailleurs peur que certains parents d’élèves ne viennent pas lorsqu’on a annoncé qu’ils devraient attendre dans le couloir non chauffé entre deux rendez-vous. C’est à ce moment précis que les collègues de musique, d’arts plastiques et EPS ont vu leur demande de rendez-vous exploser entre ceux de français, mathématiques et histoire-géographie. On a même eu une demande de rendez-vous auprès du concierge dans la buanderie. Curieux… « 

Source détournement image : académie de Rennes