Laval. Il se perd pendant 4 jours dans le quartier du Bourny après avoir ramené un pote

« J’ai survécu en mangeant des pommes chez les voisins et en achetant du pain chez Proxy. J’aurais pu y rester ». Lundi soir dernier, Jordan, 26 ans, décide de ramener un ami rue Édouard Vaillant dans le quartier du Bourny, connu pour ses nombreuses impasses : « Quand je suis parti, il m’a dit : « C’est bon, tu sais où repartir ? » J’ai répondu naïvement par l’affirmative. Je ne pensais vraiment pas que ce serait si difficile ».

Mais le jeune normand, fraichement installé en Mayenne, ne s’attendait pas à un tel labyrinthe : « J’ai fait 3 fois le tour du quartier. J’ai voulu prendre mon téléphone pour lancer le GPS et à ce moment, j’ai remarqué que je n’avais plus de batterie. Je ne pouvais plus m’orienter qu’avec le soleil et les étoiles, mais cela ne suffisait plus. J’ai cru trouver mon bonheur en arrivant sur la base de chez Bréger, mais c’était encore une impasse. »

« J’ai contemplé les noms de rues, je pense que je ne voterai plus jamais à gauche »

Le quartier est déjà connu pour son caractère dédaléen : « On perd environ 120 personnes par an dans le quartier », rappelle Léon Blues, Gendarme responsable de la section Extrême limite du département. « Les gens prennent trop de risques. Ils partent dans le quartier, le soir ou le dimanche en randonnée sans prévenir personne. Il y a des conditions minimales à respecter. »

En effet, ce quartier ne doit jamais être pénétré sans un minimum d’équipement. Une lampe torche, un plan et une boussole sont nécessaires. Une bonne connaissance de la vie politique socialiste du XIXème est aussi indispensable. Enfin, un guide Sherpa originaire de « La place de la commune » est fortement conseillé.

Bien qu’épuisé physiquement, fleurant l’anémie, et ayant bousillé ses meilleures baskets, Jordan reste néanmoins satisfait de cette épreuve : « C’était une expérience humaine très intéressante. J’ai contemplé les noms de rues, portant le nom d’hommes politiques socialistes, de révolutionnaires ou de syndicalistes. Je pense donc dorénavant que je ne voterai plus jamais à gauche. Plus jamais… »