Festival Route du Rock : il perd son pass VIP et doit rester avec les festivaliers
Triste situation pour Julien Quidam, programmateur du festival du Rock en Saône. Suite à un quiproquo, il s’est retrouvé au festival de la Route du Rock (St Malo) avec un simple pass 3 jours sans accès au camping. Récit d’un week end en enfer…
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Le fameux Pass VIP tant désiré par Julien |
« Je n’ai pas remarqué tout de suite que je n’avais pas reçu le bon bracelet. Le bénévole qui me l’a donné m’a traité comme n’importe qui, sans prendre en compte mon statut, mais ça ne m’a pas mis la puce à l’oreille car j’ai le même comportement avec eux. C’est lorsque j’ai voulu rentrer directement dans l’espace VIP, afin d’éviter tout contact visuel ou verbal avec les festivaliers. C’est une règle dans le monde du spectacle, ne se montrer qu’à quelqu’un qui peut nous apporter quelque chose. On passe davantage inaperçu. Il est important d’aimer les autres pour ce qu’ils font, pas ce qu’ils sont. Cependant quand on m’a refusé l’accès à l’espace, j’ai cru à une blague de la part de l’agent de sécurité, mais celui était catégorique. J’avais beau affirmer que j’étais quelqu’un d’important, cela n’a pas suffi à le convaincre. Je lui ai montré des photos de moi avec Rone, Fakear, The Foals et Étienne Daho, tenant une bouteille de champagne piqué le plus souvent dans le bar de l’association subventionnée à 70% par nos impôts…Le vigile m’a répondu « Vous savez moi à part Sardou… ». N’ayant plus de batterie j’ai dû me résigner à partir vivre avec les autres festivaliers.
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Camping du festival, lieu de perdition pour les jeunes |
La descente en enfer commence là. J’ai erré dans le festival. Pour me consoler j’ai commandé une vodka au bar. Malheureusement le serveur m’a indiqué que seuls la bière et le vin étaient vendus dans ce bar. Je l’ai insulté en lui indiquant qu’il était payé pour me servir ce que je voulais. Il a répliqué en m’annonçant qu’il n’était qu’un « simple bénévole » qui travaillait 5 heures par jour contre 4 tickets boissons et un repas au catering (Self du festival NDLR). Excuse idiote, dans mon festival les bénévoles travaillent 7 heures par jour et on le droit à un sandwich gratuit et puis c’est tout. C’est ça ou 150 euros le pass week-end. Faut choisir mec. Lorsque j’ai demandé à recharger mon portable on m’a indiqué qu’aucune prise n’était réservée aux festivaliers. J’ai alors tenté de m’asseoir pour pleurer, mais il n’y avait pas de sièges. Par contre la pluie bretonne a su remplacer les larmes. J’ai tenté d’écouter un ou deux concerts, mais je n’ai plus l’habitude en fait. Je me suis donc senti comme un patron de mine dans le Nord de la France qui est obligé de travailler une journée au côté des mineurs, de côtoyer de plus près ceux qui nous font vraiment vivre. Du coup, j’ai tenté justement de m’approcher des jeunes filles, mineures ou non. Il fallait que je squatte une tente. Clémentine, 19 ans, a bien voulu de moi, mais j’ai préféré prendre un hôtel. J’ai exigé par réflexe un Run (Transport artistes et média) mais le bénévole m’a conseillé de prendre un taxi en souriant. Du coup j’ai rejoins Clémentine dans la boue… Pour la remercier je lui ai fait l’amour sauvagement pendant deux minutes trente comme un bon trentenaire pendant que des voisins de camping faisaient la chenille. Clémentine m’avoua à mi-mot au petit matin qu’elle aurait préféré que je m’abstienne. Il est vrai que j’ai pleuré tout le long de la nuit. Au petit matin j’arrive à rencontrer un responsable qui changea mon bracelet. Je donne alors un faux numéro à Léa et peut enfin rejoindre le carré VIP. En voyant comment les festivaliers triment parfois dans nos festivals, je me suis promis une chose : augmenter le Pass Week end l’année prochaine et les créneaux des bénévoles. Parce que quoi qu’il arrive, ils reviennent toujours. »