C’est assez improbable, mais las de voir que personne ne rende compte de la supercherie, des activistes écolos ont signalé avoir remplacé il y a plus de 40 ans une œuvre d’Henri Rousseau, dit le Douanier, afin de dénoncer le capitalisme autour de la coupe du Monde de football de 1982. « On a décidé de prendre le dessin d’Enguerrand, mon petit-neveu qui avait 7 ans et scolarisé à l’école Alain de Laval. » Indique Georges-Guy Poirrier, un militant qui souhaite garder l’anonymat. « Il était plutôt doué en dessin et on voulait marquer le coup. Passer un message fort et puissant, que l’art est comme le football, on ne lui accorde que de la valeur qu’à travers nos yeux. En l’occurrence le dessin d’Enguerrand n’en avait que pour Brigitte, ma belle-sœur qui l’avait collé sur le frigo à côté du premier Magnet des cordons bleus lancé en 1978 ».

« On était jeunes et naïfs à l’époque »

L’action se serait déroulée pendant le match opposant la France et l’Allemagne de l’Ouest, pendant la séance de tirs au but « Les gardiens étaient trop concentrés sur la fin du match et un peu déboussolés lorsque Battiston est sorti blessé du terrain. Bon sang, mais quel match, c’est anormal que l’arbitre nous ait volé la victoire ? » Précise Georges, on aurait dû la gagner cette demi-finale. Bref, le foot c’est trop commercial et on voulait passer un message, alors on a remplacé une œuvre originale par le dessin d’Enguerrand et on a entendu qu’on parle de nous. Le lendemain, il n’y avait rien, un mois plus tard toujours rien. On pensait que l’attentat de la rue des rosiers n’y était pas pour rien. Rien dans le Courrier de la Mayenne ni Ouest-France. À l’époque, on a accusé le gouvernement de vouloir camoufler notre action militante, je ne suis pas complotiste, maiiiiis…vous avouerez que c’est assez troublant. On était jeunes et naïfs à l’époque ».

Aujourd’hui, l’actualité autour du militantisme écolo et des jets de nourriture sur des œuvres d’art protégées à relancer le groupe anti-capitaliste. « On s’est dit que c’était le moment de marquer notre méfait, au nom de la Coupe du Monde au Qatar, bref, si ça peut servir 40 ans plus tard ». Le conservateur du musée d’Art naïf passera donc récupérer l’œuvre originale et l’expertiser, une broutille qui n’en ai pas vraiment une car visiblement Brigitte, la mère d’Enguerrand refuserait de rendre le tableau du Douanier Rousseau qu’elle estime faire dorénavant partie intégrante du patrimoine familial. « Elle est prête à l’échanger contre le dessin, mais également les Magnets Superdodu des départements de la Sarthe et du Vaucluse qui manquent à sa collection pour finir sa carte de France sur le frigo, des pièces qui s’arrachent aujourd’hui pour plusieurs millions d’euros à la FIAC ».