Château-Gontier. Il porte toujours un appareil à raclette dans son sac, juste au cas où…

Justin est fan à raclette. Toute sa vie tourne autour de ce fromage fondu qui lui colle littéralement à la peau. « J’ai rencontré ma femme lors d’une soirée raclette, j’avais pris la dernière pomme de terre et c’est là que j’ai eu le coup de foudre. Enfin le coup, ouais parce qu’elle m’a déglingué la gueule au moment où j’ai fait ça. On ne déconne pas avec la raclette dans sa famille. Son père a participé au grand remplacement de Haute-Savoie de 1678 et elle est d’origine suisse. Vous savez le drapeau de la Croix rouge, si c’est le drapeau suisse à l’envers ce n’est pas un hasard. Ils en ont déglingué tellement durant ce conflit ».

Un coming out difficile

« C’est à qui ce ramequin ? »

Le Castrogontérien le sait, être fan de raclette n’est pas sans danger pour votre vie sociale, ce dernier en a fait les frais ces derniers mois « Ce n’est pas tant l’odeur qui pose problème, mais le poids de la machine au quotidien sur mon dos. Des fois j’essaye de laisser les ramequins à ma femme et les pommes de terre à mes enfants, mais ça devient vraiment difficile. Notre cousin nous a récemment lâché, il est devenu vegan du coup il s’est mis à la raclette au tofu, l’indigestion fatale, dès la première soirée« 

Adorer la raclette n’est pas non plus simple pour la vie de famille. La sœur de Justin en a fait les frais l’année dernière lors de son coming out. « Lorsqu’elle a avoué être préférer la fondue bourguignonne, ça été un drame, on accepte facilement la différence, mais il faut avouer quand même que la fondue bourguignonne, y’a quelque chose de pas naturel dans tout ça. Nan, mais je ne fais aucune discrimination, j’ai moi-même un ami qui préfère la fondue savoyarde. Je ne fais aucune discrimination. »