Laval. L’abstention élue maire de Laval avec 60 % des voix

« Voyons les choses du bon côté » avouent Florian Bercault. « Oui ça reste la première femme élue en tant que maire de la commune » rajoute Didier Pillon, son adversaire bon perdant.

Aujourd’hui, la commune mayennaise vient d’élire haut la main (59,73% des voix) l’abstention qui se présente depuis des années à toutes les élections mayennaises et qui gagnaient peu à peu du terrain. « Je pense que je mérite cette victoire, certes j’ai mis du temps remporter une élection dans cette ville, mais c’est un ensemble de facteurs, mais c’est surtout une campagne électorale lavalloise particulièrement propice à ma réélection qui selon moi reste l’élément déclencheur. »

Non sans une légère modestie, la nouvelle édile lavalloise tient à remercier tous ceux qui ont contribué localement à son élection. « Tout d’abord, merci à François Zocchetto et ses petits mensonges lorsque celui-ci fut accusé d’agression sexuelle en 2018, il a menti sur sa présence à l’ambassade. Puis, une fois qu’il a dû avouer qu’en fait, il était dans l’ambassade, mais… qu’il s’excusait, je crois que ç’a été un coup de pouce pour moi. Les citoyens déjà peu confiants envers les politiques locaux se sont tournés naturellement vers moi. Je pense également que la presse locale a joué un rôle, notamment un quotidien qui a réussi à mettre davantage en avant la théorie complotiste : « Comme par hasard, ça ressort maintenant » dans ses articles plutôt que la parole de la victime. J’ai cru que j’allais perdre des voix avec l’annonce de la candidature de Samia Soultani, mais quand la droite a préféré Didier Pillon, j’ai tout de suis compris que j’avais gagné la partie d’avance. Moi, on me connaît depuis des années, j’accompagne les jolis dimanches ensoleillés des électeurs. Didier était inconnu des Lavallois, il aurait quand même pu faire une belle campagne, mais à part grogner sur son candidat opposé et relancer les théories complotistes, notamment lors de la campagne de suraffichage du collectif « Nous toutes », j’ai compris que c’était gagné d’avance. »

« Les captures WhattApp ç’a été le pompon »

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La campagne de l’abstention

L’abstention ne tient pas seulement à remercier le candidat de la droite et du centre. Elle estime que Florian Bercault lui a été d’un grand soutien pour ses 60%. « J’ai beaucoup aimé Florian, jeune dynamique, doux et… inconnu du bataillon. Il a passé son temps à reposer sa candidature sur Guillaume Garot. Nan, sans déconner, je ne sais pas s’il aurait fait un bon maire, mais on aurait dit qu’il était davantage le suppléant de Guillaume pendant les législatives. Si si, souvenez-vous les affiches avec le suppléant dans l’encart en bas à droite. Florian, il était photogénique comme un suppléant. Du coup, je pense que les Lavallois ont été perdus, ils ne savaient plus si c’était les législatives de 2017 ou celles de 2022. Et comme les gens ne vont jamais voter aux législatives, encore moins pour un suppléant, j’étais sûre de remporter l’élection. Je tiens également à remercier cet autre contributeur anonyme qui n’a rien trouvé de mieux que transmettre des captures d’écran What’App de Mme Marchand au Globjournal. C’était d’une classe attitude sans nom. On pouvait compter sur Monsieur Thomas H pour les diffuser sans se poser la moindre question déontologique. Ça, c’est du journalisme comme on en attend tous. Les captures WhattApp ç’a été le pompon. Ça donne presque envie de m’abonner à 3 euros par mois. »

Les petites entorses au code électoral semblent être également un facteur local de la victoire de l’abstention. « Oh la la oui, mais qu’ils avaient l’air idiots avec leur vélo-paquebot ou autre triporteur. L’utilitaire avec la tronche de Pillon dessus, mais ça je pense que ça été la cerise sur mon gâteau. Oui, c’est vrai, le COVID est passé par là. D’ailleurs les commerçants ont beaucoup apprécié que Didier Pillon obtienne le statut d’adjoint à l’attractivité et au commerce en plein confinement. Prendre les électeurs pour des naïfs, ça c’est des voix gagnées d’avance pour bibi ».

La question que tout le monde se pose est dorénavant celle-ci : quel programme pour l’abstention ? : « Oh vous savez, je ne compte pas faire évoluer les choses. Rester pépère en rénovant quelques trottoirs en faisant croire que j’ai profondément modifié la vie de la ville. J’aimerais bien changer de logo aussi, ça me paraît être l’urgence. Je vous laisse, j’ai un coup de téléphone d’un journaliste. Allo Alan, comment va ? Bah oui ma couille, on peut continuer à se tutoyer, t’es bête. Tu passes chez moi pendant l’interview, je te paye un calva. T’inquiètes, ça t’n’empêcheras pas de rester impartiale. Allez, à toute… »