Ploërmel. Ils feront un coma éthylique à 20H00 tous les jours pour soutenir les bars locaux

« On était tous les jours à 20h00 sur notre balcon à applaudir les soignants, maintenant, on va remercier à notre façon les bars du coin. » Il est 19h10, Damien, professeur de mathématiques déconfiné décide de faire la tourner des bars de la ville de centre-Bretagne. « Là, on va sur la terrasse de Dédé, on va commencer par l’applaudir et on lui prend 3 Ricards pour compenser le printemps difficile« 

Mais Damien ne tarde pas dans le bar de Dédé, à peine les 3 Ricards enfilés, il décide de rejoindre le bar de Nelly, 76 ans et qui vit d’une petite retraite « Alors, là, on va tarder à enchainer les verres de rouge, je vous conseille de ne pas rester là, ça risque de nous remonter un peu. La lutte pour notre économie locale n’a pas de limite, mais nos mains dans la gueule non plus« .

« il faut penser le monde d’après, même si ça doit passer par une gueule de bois le lendemain »

L’alcool aidant, Damien et ses 3 compères décident de s’en prendre au professeur d’EPS du lycée privé « Cet enfoiré il n’a même pas fait un tuto de gym en ligne pendant le confinement, il se la coulait douce entre deux joggings. On va lui foutre une pêche dans sa gueuuuuuuuuuuuuuuuleuh pour voir s’il est prêt à se mettre à la boxe française avec les élèves de Terminale« .

La tournée de Damien a été néanmoins écourtée par l’arrivée de la gendarmerie. « Quand ils nous ont vus en train de se battre, ils nous ont séparés en criant « Tournééééééée générale », ha bah c’est sûr dans le coin, ça calme direct. » narre Damien tout en tenant les cheveux longs de son amie Katell en train de se vider de son surplus d’alcool.

À 20h05, comme promis, les trois amis ont fini ivres sur la voie publique. Chaleureusement remerciés par le maire fraichement élu. « Ce genre de comportement est nécessaire à notre économie locale, si chacun pense à ses petits problèmes personnels et à son foie, on ne pourra pas continuer sur cette voie« , il faut penser le monde d’après, même si ça doit passer par une gueule de bois le lendemain.

Damien, raccompagné chez lui, fut déposé dans son lit. Il est prêt à continuer l’aventure pour défendre la profession face aux difficultés dues à la Pandémie : « Hein ? Quelle pandémie ? Hého, la Grippe espagnole, c’est fini en Bretagne, faut arrêter de fumer du hachik. Moi l’alcool, c’est une passion, pas une opinion. Non, mais… » s’exclame-t-il avant d’arracher la capsule d’une Kronenbourg avec les dents pour le petit déjeuner.