Collège Jules Renard de Laval : Jean-Michel Blanquer, ce héros qui évita le bourrage papier de la photocopieuse
Parfois, ce sont les petites choses qui vous font devenir grand, et ce lundi, un homme simple et humble est devenu le héros de toute une équipe pédagogique lors d’une journée de Rentrée. Un accident qui aurait pu se transformer en drame si les compétences et le courage de Jean-Michel Blanquer n’étaient pas, par le hasard des choses, présents dans la salle des profs du collège Jules Renard de Laval en ce lundi 3 septembre 2018.
Tout commence lorsque vers 7h20 du matin après avoir bu son café avec un demi-sucre roux piqué dans le casier de la collègue de lettres modernes, Jean Gilette, professeur de SVT lança depuis son ordinateur de la salle B45 un tas de photocopies pour les 6e. « J’avais prévu une activité de Rentrée , mêlant analyse de la mâchoire du chat, reproduction des limaces et présentation du règlement intérieur. Une tâche complexe que j’avais deux mois à préparer. » Mais la rentrée est là et Jean n’a pas encore pris les bons réflexes. Il confond son code de photocopieuse à 4 chiffres avec le nombre de feuilles à imprimer. « Je ne descends pas tout de suite chercher les feuilles, en général j’aime bien que les collègues me les mettent de côté près du massicot. Comme ça tout est fait. »
Mais les 4599 photocopies envoyées via le réseau local ne seront pas digérées par la machine. Un premier bip raisonna dans la salle des professeurs, une première inquiétude déjà. Un professeur contractuel arrivé plus tôt pour faire 12 petites photocopies pour les 6A tenta d’enlever la feuille récalcitrante, mais se brûla au 3e degré. Panique du côté de la gestion qui au vu des brûlures de l’enseignant se demandait combien de feuilles A4 furent sacrifiées. « Une photocopie, c’est 0,02 centime » rappelle la secrétaire de l’assistante de gestion de la principale. « Si on commence l’année comme ça, ce sera pris sur les crédits pédagogiques et faudra pas s’étonner qu’on ne donne que des cordons bleu mardi prochain au self. Et voilà, faut encore changer le toner, ha bah bravo. Vive la France«
« Quand j’étais Recteur de Créteil, j’intervenais personnellement toutes les semaines pour séparer Booba et Kaaris »
Mais ce qui aurait pu tourner à la catastrophe a été évité de peu grâce à la présence d’esprit de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale. Cet enfant issu d’une rencontre en 1961 entre un complément d’objet direct et une conjonction de coordination a l’habitude des situations difficiles « Déjà, en Guyane, je m’occupais des crocodiles dans les pirogues pour que les enfants aillent en cours. Et quand j’étais Recteur de Créteil, j’intervenais personnellement toutes les semaines pour séparer Booba et Kaaris. On en a même profité pour ouvrir une boutique « Duty free » dans le CDI du collège. »
Jean-Mich, comme certains aiment l’appeler, prit deux feuilles de brouillon A12, se badigeonna les mains d’huile de palme et retira la feuille coupable du bourrage papier. Pour l’occasion, la gestionnaire reconnaissante lui offrit un crédit supplémentaire de 120 photocopies à l’année « Il pourra passer quand il veut les faire. Mais afin que ce soit validé, nous devons le faire voter par le C.A de novembre, il devra remplir le formulaire jaune A32 et envoyer un email au principal adjoint ».

Grâce à Jean-Michel, la vie au collège va enfin reprendre son cours. Les professeurs de français vont pouvoir enfin effectuer une dictée quotidienne. Tout le monde se souviendra de cette visite au collège Jules Renard de Laval…sauf peut-être le professeur de SVT qui loupa toute l’histoire depuis son 2e étage et qui s’étonna juste doucement « Je crois qu’il me manque une feuille…Personne n’a vu une feuille avec une limace, un chat et le règlement intérieur dessus? »