Macron : scandale après le « Ces ploucs de Bretons sont à l’ouest quand même ». Le Drian évoque un propos géo-culturel sorti de son contexte

« Tout de suite, dès qu’un mot de trop sort, on s’agace et l’on crie au scandale. Un président a aussi le droit de s’exprimer. Cela reste un être humain comme les autres ». Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères et Lorientais de cœur, défend sans ambivalence le Président de la République.

Après « Bordel » et « Fainéant », Emmanuel Macron n’a pas mâché ses mots samedi dernier lors de sa visite du port d’Auray. En aparté, sans savoir qu’il était encore filmé par les équipes de FR3, le Président s’est exclamé « Ces ploucs de Bretons sont à l’ouest quand même ». Remarque perçue comme une insulte au peuple d’origine celte, le service de communication de l’Élysée aidé de l’ancien président de la Région Bretagne se sont une nouvelle fois tordus en explications « Alors, oui, euh tout de suite. Ça donne l’impression que les Bretons sont visés. Mais pas du tout. Manu expliquait l’origine du nom de l’Université de Brest (Université de Bretagne occidentale NDLR). D’où le « Les Bretons sont un peu un l’ouest ».

« Mais oui, on est tous des ploucs quelque part »

Jean-Yves Le Drian hoche la tête et affirme tout en finissant son lait ribot « Ha oui Nan, mais ouais là c’est un propos géo-culturel sorti de son contexte. Parce que ploucs, ça a la même racine que les communes commençant par « Plou ». Ça veut dire « Paysans » en breton. Car au fond de notre coeur, on a tous un peu de notre bonne campagne bretonne. C’était donc un compliment en fait. Il ne faut donc pas se formaliser. »

Emmanuel Macron est souvent incompris dans ses propos affirme Suzette Landais, sa chargée de communication : « Lorsqu’il parlait de Bordel. Il évoquait que se prostituer n’était pas une situation décente et qu’il fallait mieux chercher un autre travail. Quant au « fainéant » ce n’était juste une expression macro-économique sur la productivité « Fai-néant » est un juste un rapport à la productivité nulle. En gros on ne produit rien malgré un travail certain. Les gens doivent vraiment prendre du recul sur les expressions utilisées »

« Insulter le peuple, ça ne se fait pas depuis le bas de la pyramide, mais que depuis le haut »

Bref, selon l’Élysée, ce ne sont que des malentendus. « Les gens doivent faire des efforts de compréhension et ne pas être si susceptibles » Et puis contrairement aux citoyens, le Président n’est pas tenu de montrer l’exemple. En effet, en 2016, un étudiant lavallois avait crié « Casse-toi pauv’ con » à Emmanuel Macron, à l’époque ministre de l’Économie. Il écopa de 250 euros d’amende avec sursis. « Il a eu de la chance  » commenta Jean-Yves Le Drian « Il aurait pu prendre plus cher. On ne peut insulter un représentant de l’État, car insulter l’État, c’est insulter le peuple. Et insulter le peuple, ça ne se fait pas depuis le bas de la pyramide, mais que depuis le haut ».