Douarnenez. En plein apéro, ils se mettent à parler breton pour se la péter…
Gurvan, Katell et Gaëtan sont amis d’enfance. Ils ont fait l’École Diwan une année en 1994, à Le Relecq-Kerhuon. Une expérience qu’ils n’oublièrent jamais « J’avais 6 ans. Mais ma mère m’a donné un caramel au beurre salé pour me rassurer » raconte Gurvan avec nostalgie.
Les 3 compères n’ont quasiment rien retenu de leurs en cours en breton, mais ils aiment se vanter d’être passés par l’école Diwan. « Mes parents et moi sommes de purs Bretons. » affirme Gaëtan « Je sais que ça ne veut rien dire, « pur breton », mais ça me permet de me la péter culturellement face à quelqu’un qui a des origines plus exotiques comme la Normandie ou la Sarthe. »
« Il faut toujours finir par Kenavo, c’est ce que les touristes apprécient le plus comme mot. »
Les trois jeunes aiment se retrouver l’été et se mélanger aux touristes « On s’incruste dans les apéros des touristes. On les écoute et ensuite on se met à parler breton entre nous pour les mettre mal à l’aise, leur faire comprendre qu’ils sont chez nous avant tout. Bon en fait, on ne parle pas vraiment breton, on place des mots et expressions au hasard comme « prenañ war zle , kretadurioù et kenavo. Il faut toujours finir par Kenavo, c’est ce que les touristes apprécient le plus comme mot. »
Les trois amis avouent néanmoins qu’il y a une limite à leur méthode. « On peut séduire avec cette technique avec les touristes et en festival. » rappelle Katell « Mais il faut éviter les festivals comme l’interceltique de Lorient et le chant des marins à Paimpol. Là vous avez du lourd, on se ferait vite griller ».
Les trois amis se feront une dernière soirée incruste ce week-end durant la Route du Rock. « Oui, on a plein d’amis parisiens qui vont dans ce festival. On aime leur faire comprendre qu’ils sont chez nous. Après on remontera en train avec eux. On ne vit plus en Bretagne depuis des années, on redescend que pour les vacances. Pur breton oui, mais uniquement l’été. Sinon, on est des purs Parisiens le reste de l’année et on aime rappeler aux Bretons qui s’installent à Paris qu’ils sont des ploucs« . (« paysans » en breton NDLR)