Nantes. Tous les jours à 18h17, Roger attend « le moment où il s’y attendra le moins pour tomber amoureux »

Roger, la trentaine, n’a toujours pas rencontré l’amour. Ses amis ne désespèrent pas et le conseillent au mieux « Mec, quand tu rencontreras l’âme sœur au moment où tu t’y attendras le moins« . Roger travaille dans une usine qui sent bon l’oxyde de carbone, tous les midis à la cantine, il mange du poulet aux hormones. Très politisé, Roger admire beaucoup Lénine,
Roger admire aussi beaucoup Lenon. Roger est aussi mélomane, dans la fanfare de l’usine. Le dimanche il joue du trombone. Et quand Roger sort du bureau, il prend le bus de dix-huit heures dix-sept et file tout droit au « Club à Gogo » pour aller danser le jerk, sur de la musique pop « J’aime bien danser sous les éclairs des stroboscopes » nous confie Roger.

De son côté Joséphine est toute la journée au téléphone ou à taper à la machine, les yeux rivés sur sa Kelton, Joséphine attend que ça se termine. Elle se dit qu’avec son tour de poitrine (du genre Dolly Parton), elle pourrait poser dans les magazines, un peu comme Olivia Newton John. Quand Joséphine sort du bureau, elle passe aussitôt chez sa cousine Berthe. Ensemble elles courent au « Club à Gogo » pour aller danser le jerk. Un soir, peut-être que Roger rencontra Joséphine. Il lui dira « c’que vous êtes mignonne. Vous êtes belle comme une speakerine. Venez chez moi j’vous jouerai du trombone. »

A ce jour, Roger attend toujours Joséphine. Quand le Hazard ne fait pas les choses…

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