Université Rennes II Villejean. Ils vont tester pour vous : « aller en cours un vendredi matin »

Une expérience unique a été lancée par quelques chercheurs du département de sociologie de Villejean. Ils ont recruté quelques étudiants triés sur le volet afin de les envoyer en cours un vendredi matin. L’expérience avait déjà été tenté en 1999 mais c’était pour des T.D où la présence est normalement obligatoire, ce qui faussa les résultats. Ici, on lance une recherche d’assiduité sur une matière mineure enseignée en amphithéâtre, à très faible coefficient et où les cours sont téléchargeables sur internet. « C’est une expérience unique s’émeut  » Pascal Colin, responsable du Master sociologie intervention sociale. Les jeunes ont été triés sur le volet. Ce sont tous des étudiants en sociologie, en arts du spectacle ou en arts plastiques…Bref, des personnes pour qui la pesanteur semble s’être décuplée le vendredi matin lorsqu’il faut se lever, même pour aller aux toilettes ou récupérer son téléphone qui reçoit un sexto.
« Je dois partir plus tôt ce soir, j’ai un covoit »

 

« Il faut faire en sorte que l’étudiant passe place St Michel le jeudi soir »

 

Pour ces étudiants, cette expérience est l’occasion de découvrir un autre monde : « On m’a parlé du vendredi. Jusqu’ici je pensais naïvement que c’était un jour férié à Rennes. Un peu comme le Vendredi saint en Alsace, mais 52 fois par an. » nous explique Marion 23 ans : « Je suis étonnée, je ne savais pas que les gens travaillaient ce jour là. Comment font-ils ? Ont-ils des appareils adaptés comme pour les personnes âgées? Tellement de questions sans réponses. Je suis impatiente. »

 

Steven, 21 ans, est le premier à s’être inscrit en tant que cobaye : « Cela va être difficile, car pour ma part, je ne vais jamais en cours le matin peu importe le jour de la semaine. J’ai tellement hâte. Vu qu’on est en janvier, je verrai peut-être le jour se lever. Je n’ai jamais vu l’aurore. C’est tellement existant. Seul hic, on est à Rennes, le soleil risque de ne pas être au RDV. »

 

 

Montage photographique simulant un vendredi matin
Pascal Colin avoue qu’il a dû batailler dur avec le Recteur pour obtenir le financement de cette étude. Chaque étudiant présent dans l’amphithéâtre aura l’ensemble de ses unités d’enseignement validé pour le semestre en cours. Il a fallu aussi financer quelques verres pour les soirées du jeudi soir :  « Il faut faire en sorte que l’étudiant passe rue St Michel le jeudi soir pour ne pas fausser les résultats ». La matière choisie devra être particulièrement répulsive : « Nous hésitons entre une histoire de l’économie du pays de Vitré ou un simple cours de Breton. Je suis contre cette dernière idée néanmoins. Je pense qu’il faut rester humain. On veut favoriser un cliché sur les étudiants, pas les traumatiser« .