Les pensées philozoophiques de M.Bienmajor

Si ça peut être utile…

C’est avec sidération qu’un zoologue reconnu mais qui ne souhaite pas que l’on divulgue son identité de peur qu’on ne donne son nom à sa découverte a pu observer une espèce qu’on croyait avoir disparu, sinon évolué.
« C’est un événement remarquable: imaginez, c’est comme si l’on découvrait un dodo vivant cent cinquante ans après son extinction… » Mais comment et quand a eu lieu cette découverte? Notre ami, que nous nommerons Darwin, flânait dans les rues maussades de Laval ce jeudi ( NDLR: le 19 mai ) il est attiré par un petit attroupement d’adolescents, ces êtres qui passenr le plus clair de leur temps assis et parfois même savent lire et penser. Assis sur le sol, ils conversent paisiblement, rient ponctuellement sans se douter du danger qui les guette…C’est là qu’apparut l’animal.
« C’était merveilleux, le premier specimen fit un signe et surgirent alors d’autres membres de la horde. Ils encerclaient leurs proies méthodiquement. L’un d’entre eux cracha un long jet de fluide, était-il paralysant? je ne sais…Les jeunes gens ne bougèrent pas, mais il y eut des cris…Puis l’étau se resserra.Tous se mirent à cracher un venin plus volatile et retentirent alors des cris de douleur, des sanglots. Le premier jet devait avoir des effets temporaires, car les adolescents détalèrent en tous sens. Ce qui facilita la prise. Déjà ils emmenaient certaines proies dans leur tanière (, les attendrissant sur le chemin – NDLR: terme de boucherie)… »
Mais à quoi ressemble donc ce grand fauve qui chasse en meute? Son pelage est sombre, presque noir, et il est bâti pour l’attaque aussi bien que pour la défense – il présente en effet une sorte de carapace sur les parties les plus fragiles de son corps, particulièrement la tête. Cette morphologie singulière fait que son déplacement est un peu gauche ( ce qui est un comble, n’est-ce pas? NDLR) . Comme les primates, il sait choisir un bâton pour s’en servir d’outil, mais il a peu d’aptitude au maniement de la pierre ou du pavé. C’est d’ailleurs curieux…C’est un animal social, voire grégaire, il ne se déplace qu’en groupe, ne s’aventurant seul que le jour des élections. Ils n’obéissent qu’à un seul chef, sinon ils sont désorientés.
« Vous devez penser que le chef est le plus beau specimen aussi bien physiquement qu’intellectuellement. Eh bien non! C’est même tout le contraire: c’est généralement le plus chétif, il ne possède pas ces fameuses carapaces, son pelage est sombre également, mais présente des taches multicolores pour rappeler son rang. Courageux, il dirige ses troupes depuis la tanière. Moins gauche qu’eux, il sait les féliciter d’une petite flatterie ou les admonester. Enfin il n’hésite pas à frayer avec des fauves d’autres espèces…- on l’a vu en compagnie d’un Primatus Zochettus pusillanimus! »
Cette « nouvelle » espèce prendra le nom de Buffo Buffo Anorchidis pour l’espèce – en effet, c’est une singularité de cet animal: il est dépourvu d’organes procréateurs et c’est d’ailleurs une des grandes énigmes de cette espèce: comment alors qu’il ne peut se reproduire peut-il proliférer depuis le 14 novembre 2015? – et les chefs se verront gratifiés du nom de Buffo Buffo Anorchidis Paponus novus
Monsieur Darwin, encore ému, répétait:  » Vous vous rendez compte, on n’en avait plus vu autant en Province depuis 1944 et, à Paris, les derniers avaient été vus dans les années 60…ils avaient alors un goût prononcé pour « les Français Musulmans » très attendris ou pour les étudiants déjà…
 Pour le Ouest-Franc, Serge Botelo.
(Et pour un deuxième round…)
Nous avons reçu un courrier de Monsieur Joseph Bouvier, agriculteur et chasseur à ses heures perdues, qui tient à rectifier les propos de Monsieur Darwin: 
« (…) Il n’y a aucun doute sur l’animal, la description que Monsieur Darwin en a faite est tout-à-fait exacte. Cependant, je ne les ai pas jamais vu attaquer. Ils restent immobiles en rangs serrés et font entendre un bruit curieux, comme si leurs carapaces ou leurs dents s’entrechoquaient, puis réculent quand on s’approche…Ils ne reviennent que lorsque le gibier est rare. Et pour ce qui est d’attendrir, essayez donc d’attendrir un paysan… »