Rennes : la grève des chauffeurs de métro particulièrement bien suivie

Ils nous l’avaient annoncé, ils n’ont pas menti. Les chauffeurs de métro de la ville de Rennes ont quasiment tous fait grève vendredi dernier. Ces derniers revendiquent davantage de reconnaissance de la part des usagers.
« Qué qui c’est qui conduit? »

A Rennes, la première ligne de métro fêtera bientôt ses 14 ans et la deuxième ligne est prévue pour 2019. Une vraie révolution à l’époque pour cette ville qui devint la plus petite métropole au monde à obtenir le précieux transport souterrain. La ligne est toujours autant appréciée par les passagers. Mais du côté des chauffeurs qui travaillent nuit et jour à l’avant du véhicule, le spleen grandit d’année en année. Contrairement aux revendications habituelles, les chauffeurs ne se plaignent pas véritablement d’un salaire trop faible ou des conditions de travail, mais plutôt du comportement des usagers : « On dirait qu’il ne nous voit pas » affirme un des employés : »Ils s’installent tranquillement à l’avant du métro, comme si on n’était pas là. C’est un manque incroyable de respect. J’ai des amis à Lille qui subissent le même sort, ils le vivent mal également ».

«Les passagers nous ignorent, on manque clairement de visibilité»
J.Griffin est membre de la CGT et représente les conducteurs de la ligne A de la STAR, la société qui gère les transports urbains à Rennes :  « Ça fait des années qu’on en parle à la direction. Ils ne souhaitent pas créer de paroi pour ne pas nous isoler du reste des passagers. Cela partait d’un bon sentiment en 2002, celui du partage et de la mixité. Mais aujourd’hui les débordements sont trop grands car les passagers nous ignorent, on manque clairement de visibilité. J’ai surpris l’autre jour une rame qui était tenue à l’avant par un enfant de 5 ans. Ce n’est plus possible, il faut cesser cette mascarade« 
M.Griffin, chauffeur de la ligne A depuis 10 ans
Curieusement, du côté des usagers, la grève des conducteurs a été peu ressentie. Tout aussi bizarrement le trafic n’a pas été particulièrement perturbé. Justine, étudiante en droit, nous donne son avis : « Les conducteurs de Métro seraient un peu comme les contrôleurs pas toujours visibles, mais on a l’impression qu’ils sont toujours dans les parages. »