C’est une bien belle histoire entre Gabriel et Cindy, ces deux êtres se sont rencontrés sur Famileo, la plate-forme qui permet de recevoir des nouvelles de leurs proches sous forme de gazette. « J’ai décidé de mettre une petite annonce dans la gazette et ma cousine y a répondu rapidement dès le début. » précise Gabriel « On se tournait un peu autour depuis depuis nos 8 ans, sans cette application, nous nous ne serions peut-être jamais rencontrés sentimentalement. »

C’est une petite révolution dans le bocage mayennais qui commence à s’étendre dans d’autres zones rurales, dans l’Orne notamment. Les applications de rencontres entre membres de la même famille cartonnent depuis le Covid. « Un phénomène qu’on n’avait pas vu venir, mais qui est tout à fait logique si on suit la logique sociéto-sociale du département. » indique Georges Soris, responsable à l’INSEE « Auparavant, on rencontrait sa cousine dans les bals ou les communions, mais comme tout ça s’est un peu perdu avec le temps, les applications de rencontre entre membres d’une même famille sont devenues indispensables pour relancer la consanguinité dans ces territoires ».

En effet, une étude réalisée par l’Insee prouve que les habitants préfèrent une relation sentimentale pour leur sœur avec leur cousin au premier degré avec 15 ans d’écart qu’avec un homme qui vient de l’étranger. « Ha oui, clairement on a beaucoup plus confiance envers Francis pour notre petite sœur », commente un utilisateur de l’application « Qu’envers un Julien dont on ne sait rien et qui vient de très très loin, parfois venant jusqu’au village d’à côté en voiture et non pas en scooter »

Il faut en effet rappeler que l’application à un mode modérateur puissant « Seuls les grands frères et les cousins peuvent valider le match entre leur sœur ou cousine et un autre homme. » précise le frère de Cindy « Une manière d’empêcher les dérives, notamment avec les mecs qui ne sont pas comme nous et ne mangent pas de porc quoi…Enfin je dis ça, je ne suis pas raciste, mais bon, on ne sait pas toujours ce qu’ils veulent ces gens-là… »