Une chance qu’ils ne connaîtront peut-être pas deux fois. Guillaume, Mario, Julien, Pauline et 3 autres adolescents de l’agglomération lavalloise ont survécu à un trajet périlleux, connu de tous les perdants du Paris-Dakar : la route entre la commune de Changé et Saint Germain-le-fouilloux. Récit d’un exploit à la fois humain et technique.

Tout commença après une soirée pyjama des plus festives. Mario, ivre après avoir bu sa première Kronenbourg au gingembre et son ami Guillaume qui filmait le tout avec la caméra VHS trouvée dans le placard s’amusaient à réveiller Maxime qui s’était couché à 20h59 « pour ne pas perdre le rythme de l’école » comme il aime le rappeler. La journée semblait banale et composée de joie et récits de fantasme d’adolescent autour de Karine, élève en 3^e G qui nourrit tous leurs fantasmes, mais qui on le sait, ne sortira avec aucun des trois.

Mais un RDV inopiné du père de famille accéléra le déroulement de l’après-midi. En seulement quelques minutes, l’ensemble de la bande devait compléter l’intégralité du Renault 21 break familial prévu pour seulement 4 personnes. À l’arrière se trouvaient donc 7 adolescents, mais également 3 dalmatiens qui avaient un rappel vaccinal, un Uber eat et un réfugié afghan qui avait RDV à la préfecture afin de demander le droit d’asile.

La route est connue pour sa dangerosité. Qui ne souvient pas de cet accident de tricyclique en 1992 qui causa la mort de 3 sangliers laissant orphelins de père 34 petits marcassins ? Mais la survie de l’équipage a été possible grâce à l’extrême précision et technique du père conducteur. Fabrice sait en effet parfaitement gérer la situation et maîtrise son véhicule sur le bout des doigts depuis qu’il a intégré celui-ci dans le jeu Mario Kart 64. Certes, certaines frayeurs sont apparues, notamment quand Julien tomba dans le fossé suite à l’ouverture de la porte à cause de la force centrifuge pendant que Mario le retenait en s’aidant de la seule ceinture de sécurité présente à l’intérieur du break. Autre moment tendu, le dépassement du camion-école en plein milieu d’un virage. Arrivés à bon port devant la chambre des métiers et de l’industrie de Laval, les adolescents se sont souvenus que la vie était trop courte pour passer son temps à Saint Germain-le-Fouilloux. Ils prirent une décision radicale : passer l’intégralité de leurs soirées pyjama dans le quartier pavillonnaire du Bourny, connu pour sa tranquillité et ses dédales. À ce jour, Guillaume y est toujours prisonnier et reste bloqué dans une chambre dont il recherche encore et toujours la fermeture du velux.

Le conducteur Fabrice continua de pratiquer les sports extrêmes. Il fut néanmoins dénoncé par le réfugié afghan, celui-ci qui avait connu pourtant la traversée de la Méditerranée dans un zodiac sans gilet de sauvetage accusa l’ingénieur informaticien pour « mise en danger de la vie d’autrui ».

Détournement image : Le Dauphiné libérééééééééééé