On n’a jamais vu un flux migratoire aussi important sur un seul week-end. 10 000 personnes sur les 12 500 ont décidé de quitter de Sablé-sur-Sarthe dans la nuit de vendredi à samedi. Dans les embouteillages, certains ex-saboliens s’expriment « On ne supportait plus la pression de l’affaire Fillon, partir sur Bordeaux est notre seule chance d’exister de nouveau avec Juppé. Et puis bon, c’est une vraie ville Bordeaux. Y’a un ciné, des magasins de fringues street-wear. Sablé, à part les Mayennais qui passent pour aller à Tours, personne ne vient par chez nous. »

« En déménageant, on pense surtout à notre carrière professionnelle »

Mais pourquoi les habitants décident de partir maintenant ? « Oh vous savez, nous faisons mine d’être déçus par Fillon » témoigne Laurent Allemand (nom d’emprunt). Au fond, on s’en fout de l’affaire Penelope. En déménageant, on pense surtout à notre carrière professionnelle. Ce qui nous plait chez Juppé, c’est qu’il a déjà été condamné, il sait comment rebondir lui. Fillon, il n’a pas encore cette expérience du casier judiciaire. François, un petit voyage au Québec comme Alain lui ferait le plus grand bien, c’est une région assez froide comme lui. Qu’il prenne des vacances, il a pas bonne mine en ce moment… »

Marc Joulaud, le Maire de la ville déplore cette défection de la part des habitants mais la comprend totalement. « Je ne compte pas partir tout de suite, même si j’ai déjà fait ma valise. Je voir si les habitants ont bien fermé le gaz et l’électricité. L’avantage est qu’ils étaient rares à l’avoir dans la commune, ça doit concerner tout au plus une centaine de foyers. Une fois que j’aurai quitté la ville, il ne restera que quelques habitants de gauche, ça sera désert, comme un mois d’août sans fin «